Le point sur l’aide française en faveur d’Haïti
Pour la reconstruction d’Haïti, le président de la République a annoncé en février dernier des mesures de grande ampleur, d’un montant total de 326 M€ pour 2010 et 2011. Les engagements de la France sont mis en œuvre les uns après les autres. Plus de la moitié des 326 M€ ont été consommés ou sont aujourd’hui engagés. Les crédits de la Loi de finance rectificative 2010 pour Haïti (45 M€, dont 30 M€ d’aide-projet) seront tous utilisés avant la fin de l’année.
La visite de Bernard Kouchner en Haïti les 25 et 26 septembre a confirmé le sérieux des engagements de la France, mais également notre volonté d’accompagner, dans la durée, ce pays meurtri. L’inauguration par le ministre de plusieurs projets emblématiques y aura contribué de manière tangible (hôpital universitaire, Institut français, école primaire). À cette occasion, plusieurs conventions ont été signées avec les autorités haïtiennes : appui budgétaire de 20 M€ en 2010 - dont 5 M€ transiteront par le Fonds pour la reconstruction d’Haïti, le FRH, géré par la Banque mondiale - et 20 autres millions seront versés en 2011) ; aide alimentaire (3,4 M€) et réforme du cadastre (1 M€).
Au-delà de l’annulation de la dette (56 M€), de notre participation à l’effort européen (65 M€) et aux dépenses liées à l’urgence humanitaire (24 M€), l’appui de la France concerne trois secteurs en particulier, pour lesquels les opérations sont en cours et les budgets utilisés :
le rétablissement des capacités de l’État (formation des fonctionnaires et magistrats, aide au relogement des administrations, fourniture de 110 véhicules pour la police et la sécurité civile, aide budgétaire, projet de cadastre, etc.) ;
la santé (reconstruction de l’Hôpital universitaire de Port-au-Prince, en partenariat avec les États-Unis, soutien à des centres de soins et étude pour la mise en place d’un système de couverture maladie pour les populations les plus défavorisées) ;
l’éducation (déblaiement des écoles, soutien à la scolarisation, accueil en France d’au moins 350 étudiants haïtiens, mise en place de formations sur place et d’un système d’enseignement à distance, etc.)
Sur le plan diplomatique et dans les enceintes impliquées dans la reconstruction, la France fait partie du groupe restreint des partenaires-clé d’Haïti qui, outre les grandes organisations multilatérales (ONU, Banque mondiale, BID, UE), regroupe les États-Unis, le Canada, le Brésil et l’Espagne notamment.
La France participe activement aux travaux de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) qui assure la validation, la coordination et la mise en œuvre des projets de reconstruction. Lors de la dernière réunion de la CIRH, le 6 octobre, 18 projets portant sur un total de 777 M$ ont été approuvés, portant le taux de réalisation des engagements pris à New York de 18 à 30 % (2,6 Mds $).
Par ailleurs, aux Nations unies, la France est un membre actif du Groupe des amis d’Haïti chargé de préparer les résolutions du Conseil de sécurité sur ce pays, dont la dernière (résolution 1944 du 14 octobre 2010) a reconduit pour un an le mandat de la force des Nations unies sur place, la MINUSTAH.