la sécurité de votre domicile

Des ressortissants français vivant en Haïti ont été victimes d’agression et/ou d’enlèvement à leur domicile. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a par ailleurs fragilisé certains bâtiments qui sont pourtant toujours offerts à la location.

1. L’environnement

La sécurité doit être votre première préoccupation lorsque vous choisissez ou aménagez votre domicile.

N’oubliez pas de mettre à jour votre adresse dans le registre des Français de l’étranger à chaque fois que vous déménagez.

-  Le choix du quartier

Rares sont les quartiers véritablement « sécurisés » en Haïti ; il convient toutefois de ne pas résider en vue ou à proximité immédiate d’un bidonville. Avant de signer votre bail, n’hésitez pas à recueillir l’avis de vos futurs voisins, des personnes vivant dans le pays de longue date et à interroger l’Ambassade de France.

-  Les voies d’accès

L’idéal est de disposer de plusieurs voies d’accès à son domicile, éclairées la nuit et raisonnablement fréquentées. Il convient en tous cas de ne pas résider au fond d’une impasse sombre et généralement déserte.

C’est en entrant et en sortant de votre domicile que vous êtes le plus vulnérable. Vérifiez toujours votre environnement quand vous quittez ou regagnez votre résidence (présence d’individus ou de véhicules suspects, dégradation d’éclairages, portails ouverts…).

-  La discrétion

Ne suscitez pas de tentations et ne facilitez pas la tâche de malfaiteurs en repérage : votre résidence, et a fortiori l’intérieur de votre domicile, ne doivent pas être visibles depuis la rue. Il en va de même de votre place de parking ou de votre garage, si vous disposez d’un véhicule. N’hésitez donc pas à recouvrir ou à rehausser vos clôtures.

Ne laissez pas de simples connaissances explorer la partie privée de votre domicile. Ne laissez pas d’importantes sommes d’argent et/ou des objets de valeur en évidence, même chez vous.

-  Le personnel

Une grande partie des enlèvements et des agressions sont dits « de proximité » : ils sont organisés par des proches des victimes, y compris par leurs propres employés (ou encore ceux de l’immeuble où elles habitent, voire de la société où elles travaillent). Là encore, il convient donc de rester prudent et discret.

En ville, le recours à une bonne société de gardiennage est souvent indispensable.

-  Respect des normes parasismiques

Très peu de bâtiments construits en Haïti avant le 12 janvier 2010 satisfont aux normes parasismiques européennes ou américaines. Qui plus est, certains immeubles d’habitation très sérieusement impactés par ce tremblement de terre ont été remis sur le marché de la location au cours des mois suivants sans d’autres réparations que le passage d’une couche d’enduit et d’un peu de peinture.

Essayez donc toujours de vous faire aider d’un homme de l’art (architecte, ingénieur…) lorsque vous choisissez votre futur domicile ; a minima, dans la zone d’impact du séisme de janvier 2010, renseignez-vous auprès des propriétaires, des voisins, des autres locataires et/ou des autorités locales sur l’état dans lequel se trouvait ce bâtiment après cette catastrophe, ainsi que sur les éventuels travaux qui ont été ensuite menés pour le remettre sur le marché.

2. Les trois anneaux de sécurité

On évalue généralement la sécurité d’un bâtiment sur trois plans, correspondant à autant d’anneaux de sécurité autour de ses occupants. En Haïti, ces dispositifs ont deux fonctions : dissuader d’éventuels assaillants, ou au moins les retarder suffisamment pour vous donner le temps d’alerter les secours.

-  La sécurité périmétrique

Les abords du domicile doivent être protégés, généralement par une clôture. Pour être efficace, ce premier périmètre de sécurité doit être à la fois :

  • difficilement franchissable, ce qui implique que ces murs soient élevés, équipés de dispositifs anti-escalade (concertinas, barbelés…) et sans aucun élément qui puisse servir de prise ou de point d’appui depuis l’extérieur (fissures…) ;
  • éclairé la nuit ;
  • gardé, si possible.

Dans tous les cas, c’est l’ensemble du périmètre qui doit être protégé : s’il existe un point faible dans votre clôture, les malfaiteurs sauront toujours le trouver.

Ne négligez pas la sécurité de votre portail : trop ouvragé, il sera facile à escalader. Faites également en sorte qu’il ne soit pas nécessaire de le déverrouiller pour savoir qui se présente à votre porte (aménagement d’un œil-de-chat, installation d’une caméra ou d’un interphone, etc.).

-  La sécurité des accès

Votre domicile lui-même doit être aussi inviolable que possible :

  • au rez-de-chaussée, ainsi que dans les étages s’il est facile d’y accéder depuis l’extérieur, il est indispensable de disposer de grilles solides ou de barreaux sur chaque fenêtre ;
  • la (ou les) porte(s) d’entrée doivent être solide(s) et, si possible, doublée(s) par une (ou des) grille(s) de protection ;
Testez et vérifiez régulièrement la solidité et l’intégrité de vos grilles extérieures.
  • l’installation de verrous ou de chaînes supplémentaires sur la face intérieure des portes, ainsi que de crochets sur les fenêtres, est recommandée ;
  • l’installation d’une alarme sonore sur toutes les portes et les fenêtres n’est pas un luxe en Haïti.
Fermez et verrouillez vos portes et fenêtres chaque nuit.

-  la (ou les) pièce(s) de sécurité

Il est toujours judicieux de « sanctuariser » certaines pièces du domicile, aussi éloignées que possible des portes d’accès :

  • la nuit, fermez et si possible verrouillez les portes intérieures ;
  • renforcez la porte d’accès soit à l’espace « privé » de votre domicile, soit à votre chambre, soit à une pièce attenante à celle-ci (une salle de bain, par exemple) en installant des verrous supplémentaires, ou si possible une grille. Choisissez un refuge dont les murs et les accès soient solides et qui ne soit pas dans le champ de vision d’un agresseur qui parviendrait jusqu’à ce dernier obstacle ;
  • gardez toujours à portée de main un téléphone portable opérationnel (batterie chargée, crédits de communication alimentés), sur lequel sont enregistrés les numéros à appeler en cas d’urgence.
Tous vos proches doivent savoir ce qu’ils doivent faire, et surtout où se réfugier, si l’alerte est donnée.

publié le 10/08/2016

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