Un programme d’accueil d’étudiants haïtiens en Master 2 « Pratiques inclusives, Handicap, Accessibilité, Accompagnement »

L’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA), établissement de formation et de recherche français, s’est engagé en 2011 dans un programme de coopération institutionnelle qui avait pour objectif d’apporter un appui au Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle dans la mise en œuvre des actions prévues pour l’éducation spéciale au sein du plan de refondation du système éducatif. En 4 ans dix étudiants haïtiens sont sortis diplômés du master Pratiques inclusives, Handicap, Accessibilité, Accompagnement de l’INSHEA.

Le ministère des affaires sociales est également un partenaire de premier ordre à travers le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH).

Au cours de ces cinq années, l’INSHEA a mené avec ses partenaires une campagne de sensibilisation aux approches inclusives, des actions de formation pour les personnels de la Commission d’Adaptation Scolaire et d’Appui Social (Casas) et des Directions départementales de l’éducation. Il a également conçu et expérimenté un module « orientations inclusives et éducation spéciale » destiné à la formation initiale et continue des enseignants haïtiens.

Enfin, convaincu que la pérennisation de ces contributions repose sur la constitution d’un réseau de jeunes diplômés haïtiens et le développement de compétences locales, l’INSHEA a mis en œuvre un programme d’accueil d’étudiants haïtiens en master 2 « Pratiques inclusives, Handicap, Accessibilité, Accompagnement ».

Des bourses à coût partagé sont proposées, pour certaines avec l’ambassade de France, pour d’autres avec la Fokal. En quatre ans, dix étudiants, promoteurs des pratiques inclusives et futurs cadres des structures qui les mettront en œuvre, sont sortis diplômés de cette formation. Quatre étudiants de plus sortiront de la promotion 2016-17 et quatre titulaires du master sont inscrits en thèse, dont deux à l’INSHEA.

Entretien avec Marla Manigat, actuellement étudiante en master PIHA2 à l’INS HEA

Comment avez-vous connu cette formation ?

Par l’intermédiaire du Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes handicapées pour lequel je travaille en Haïti et qui a lancé un appel à candidatures. Lorsque ma candidature a été retenue j’ai aussi bénéficié d’une bourse de la Fokal.

Quel est votre parcours d’étude et votre parcours professionnel ?

J’ai une licence en gestion informatisée et j’ai passé cinq ans dans le secteur bancaire. Je travaille depuis 6 ans dans le domaine du handicap au sein du BSEIPH. Ce bureau est composé de différents services, sensibilisation, communication, étude et programmation, aide à l’insertion professionnelle. Cette possibilité de continuer mes études m’a intéressée, d’autant plus que je suis moi-même en situation de handicap.

Quelle est votre motivation pour suivre cette formation ?

Je travaille dans un bureau d’état dans lequel la plupart des personnes sont des personnes handicapées. Ce bureau a pour rôle de contribuer à l’élaboration de politiques publiques pouvant améliorer le statut, la situation et la qualité de vie des personnes handicapées. Il assure aussi le plaidoyer pour ces personnes.

Qu’attendez-vous de cette formation et comment pensez-vous réinvestir ces connaissances à votre retour ?

Cette formation est un lieu d’apprentissage, de réflexion et d’échanges. A mon retour, je serai « outillée » pour contribuer à l’élaboration de politiques publiques, pour favoriser l’accessibilité universelle et pour accompagner l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

Vous avez effectué quelques visites d’établissement, qu’est-ce qui vous a le plus marquée jusqu’à présent ?

Ce sont les établissements dans lesquels les personnes handicapées travaillent comme tout un chacun, j’ai vu par exemple la réalisation de produits artisanaux dans un Etablissement et Service d’Aide par le Travail, lieu de travail protégé. Mais surtout c’est la visite d’une école inclusive qui m’a impressionnée : la motivation de l’enseignante, sa capacité d’adaptation et le plaisir manifeste qu’elle avait à enseigner à ces jeunes. La visite de ces lieux m’a permis de mieux visualiser ce qu’il serait possible de faire en Haïti.

publié le 26/01/2017

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